Etude scientifique – Le sommeil des adolescents
Un adolescent sur deux perd une nuit de sommeil par semaine
La Fondation VINCI Autoroutes et la Fédération Nationale des Ecoles de Parents et des Educateurs (Fnepe) publient les premiers résultats d’une étude inédite sur le sommeil des adolescents et la place qui lui est accordée dans la famille.
Selon une étude dévoilée ce mercredi, près d’un adolescent sur deux présenterait une dette de sommeil, équivalant à une nuit manquée par semaine. En cause, le jet-lag social et les écrans dans les familles.
Les résultats sont sans appel : ils font apparaître un déficit chronique de sommeil chez les adolescents
Les résultats sont sans appel : ils font apparaître un déficit chronique de sommeil chez les adolescents et mettent clairement en évidence un lien avec le mode de vie et les habitudes de sommeil des parents. La mauvaise hygiène de sommeil constatée chez certains adolescents a des effets délétères sur leur qualité de vie, en particulier sur l’humeur, les résultats scolaires et les performances sportives.
Pilotée par Carmen Schröder, professeure de pédopsychiatrie au CHRU de Strasbourg, spécialiste du sommeil, cette étude a été menée par une équipe de chercheuses des universités de Paris-Nanterre et de Strasbourg auprès de 31 familles constituées d’un adolescent âgé de 14 ans en moyenne, d’un ou deux parents et d’un ou plusieurs frères et sœurs. Découvrez la vidéo de présentation des résultats : Sommeil des adolescents
Une nuit complète de sommeil perdue chaque semaine
L’étude fait apparaître que près d’1 adolescent sur 2 (43 %) dort moins de 7h par jour en semaine, alors qu’il lui en faudrait 9. Sa dette de sommeil cumulée après 5 jours correspond alors à la perte d’une nuit complète.
Plus d’1 adolescent sur 3 (35 %) rapporte une somnolence diurne significative.
Le manque chronique de sommeil est également constaté chez la majorité des parents qui sont 64 % à dormir moins de 7 heures en semaine (le niveau minimum recommandé par les spécialistes du sommeil) et 36 % à mentionner une somnolence diurne significative.
Bonnes ou mauvaises pratiques : le rôle essentiel des parents
L’étude fait apparaître clairement un lien entre le rythme de sommeil des adolescents et celui des autres membres de la famille, en particulier celui de la mère. L’heure d’endormissement et de réveil, ainsi que le temps total de sommeil de l’adolescent, sont nettement corrélés à ceux de sa mère et des membres de sa fratrie. En revanche, cette association n’est pas constatée avec le père, ce qui pourrait indiquer – comme cela a déjà été relevé dans d’autres études – une moindre implication de celui-ci dans l’éducation à une bonne hygiène de sommeil de ses enfants.
Lorsque des règles autour du sommeil sont fixées par les parents, le temps de sommeil des jeunes est significativement plus long. Ainsi dans ces familles, seuls 12 % des adolescents dorment moins de 7h (vs. 56 %).
Les écrans (smartphone, tablette, télévision, console…), présents dans toutes les familles, contribuent à réduire le temps de sommeil. Ils représentent, le soir, une phase de décompression et de divertissement entre la journée de travail ou d’école et l’endormissement. Dans les familles où des règles ont été établies, seuls 17 % des adolescents dorment moins de 7h (vs. 56 %).
« Je baille beaucoup plus souvent et j’ai du mal à suivre »
Les adolescents eux-mêmes constatent les effets du manque de sommeil sur leur humeur, leur concentration, leur scolarité et leur santé. Et il en n’est pas moins du côté des parents, qui ressentent également des effets négatifs sur leur motivation, leur humeur, leur concentration, leur performance au travail ou encore leur conduite sur la route.
Les conseils simples pour aider les adolescents à préserver leur sommeil
- Adopter, dans la mesure du possible, un rythme de sommeil régulier entre la semaine et le week-end ;
- Fixer un cadre de sommeil avec des limites pour l’usage des écrans en soirée et des limites pour l’heure de coucher, en prévoyant un sas sans écran avant l’endormissement, et cela idéalement pour toute la famille ;
- Favoriser une dynamique de soirée partagée : repas pris en commun, moment de détente pour les plus jeunes puis moment de calme dans la chambre ;
- Proposer des activités hors de la maison incitant les adolescents à mieux planifier leur emploi du temps ;
- Pour les parents eux-mêmes, adopter des comportements « protecteurs » avec un rythme régulier, un repas pris pas trop tard, des habitudes hors écrans en soirée, etc. pour influencer positivement les habitudes des adolescents.
Téléchargez le communiqué de presse et découvrez les résultats en détail sur l’article du Parisien.